El 'Ilm L'apprentissage de la science religieuse islamique selon la compréhension des pieux prédécesseurs |
| | EL-WADJÎZ FI FIQHI = le livre de la prière | |
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Auteur | Message |
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Oum Mouqbil Gérante
Nombre de messages : 9268 Date d'inscription : 21/07/2007
| Sujet: Re: EL-WADJÎZ FI FIQHI = le livre de la prière Sam 30 Oct 2010 - 21:49 | |
| Cours n°25
Chapitre du moment où la rak’a (unité de prière) est comptabilisée - L’inclinaison en dehors du rang - L’allongement de la première rak’a - Qui mérite le plus de présider la prière? - Un enfant peut-il être imam? - Un voyageur qui préside la prière d’un résidant et vice versa - Lorsque l’imam prie assis Le moment où la rak’a est comptabilisée :Selon Abou Hourayra (رضي الله عنه), le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a dit : « Lorsque vous arrivez à la prière et que nous sommes prosternés, prosternez-vous et ne comptabilisez pas la rak’a, et celui qui a atteint l’inclinaison (الرَّكْعَة) a alors atteint la prière. » (rapporté par Abou Dawoud) Et dans une autre version, le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a dit : « …Celui qui a atteint le roukou', a atteint la rak’a. » « celui qui a atteint l’inclinaison (الرَّكْعَة) » : Les savants ont ici interprété le mot « ar-rak’a ( الرَّكْعَة) », comme étant « ar-roukou' ( الرُّكُوعُ) », c'est-à-dire l’inclinaison. Donc ce qui fait que l’on a atteint une rak’a ou non, c’est le fait d’avoir fait le roukou' avec l’imam ou non. Comme l’a dit Ibn 'Oumar (رضي الله عنه) : « Lorsque tu poses tes mains sur tes genoux et que l’Imam est encore incliné, alors tu as atteint la rak’a. » Et à partir du moment où l’imam relève sa tête et que tu n’es pas encore en inclinaison, alors tu ne dois pas comptabiliser cette rak’a et tu dois la refaire. Celui qui fait l’inclinaison en dehors du rang :Selon Abou Bakra (رضي الله عنه) (ce n’est pas Abou Bakr) : « J’ai atteint le Prophète (صلى الله عليه وسلم) alors qu’il était en inclinaison et je me suis incliné avant d’avoir atteint le rang. Puis j’en ai informé le Prophète (صلى الله عليه وسلم) qui m’a dit : « Qu’Allah augmente ton courage, mais ne recommence pas. » » (rapporté par Abou Majah, Al Boukhari et An-Nassa-i) Il y a deux explications des savants concernant la parole du Prophète (صلى الله عليه وسلم) « Qu’Allah augmente ton courage, mais ne recommence pas. » :1- Certains ont dit que cela voulait dire « …ne recommence pas à t’incliner en dehors du rang. » 2- D’autres savants ont dit que cela voulait dire « …ne recommence pas à te précipiter. » Et ce deuxième avis est le plus sûr car il y a d’autres preuves qui soutiennent cela, comme la parole de ‘Atâ qui dit qu’il a entendu ‘Abdoullah Ibn Zoubayr (رضي الله عنه) dire, alors qu’il était sur le minbar : « Lorsque l’un d’entre vous entre à la mosquée et que les gens sont inclinés, qu’il s’incline, puis qu’il s’approche du rang tout en étant incliné. Car c’est ainsi la sounnah. » (authentifié par Cheykh Al Albani) Il y a une autre preuve qui soutient cela, qui est le hadith de Zayd Ibn Wahb (رضي الله عنه) qui dit : « Je suis sorti avec ‘Abdullah Ibn Mas’oud, de chez lui vers la mosquée. Lorsque nous sommes arrivés à la moitié de la mosquée, l’imam s’est incliné. ‘Abdullah a fait le takbir et s’est incliné, et je me suis incliné avec lui. Puis nous avons marché jusqu’à arriver au rang au moment où les gens ont relevé leurs têtes. Puis, lorsque l’imam a terminé sa prière, je me suis levé, car j’ai considéré que je n’avais pas atteint la rak’a, mais ‘Abdullah m’a pris par la main et m’a fait m’asseoir. Puis, il a dit : « Tu as atteint la rak’a. »On peut déduire de ce athar 2 choses :1- La première, c’est que l’on comptabilise une rak’a à partir du moment où l'on atteint le roukou'. 2- La deuxième, c’est qu’il est autorisé de faire l’inclinaison avant d’avoir atteint le rang et de marcher en étant incliné jusqu’au rang. Par contre, ce qui est interdit c’est de prier tout seul derrière les rangs. En effet, le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a dit : « Il n’y a pas de prière pour celui qui prie seul derrière le rang. » La prière de cette personne est donc nulle ( باطلة), sauf dans un cas, qui est lorsqu’il n’y a plus du tout de place dans le rang (et la personne ne doit pas tirer quelqu'un du rang pour prier derrière avec elle). Ce que l’imam doit alléger de la prière :Selon Abou Hourayra (رضي الله عنه), le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a dit : « Lorsque l’un d’entre vous préside la prière, et prie devant les gens, qu’il allège. Car il y a parmi ces gens : le faible, le malade et la personne âgée. Et s’il prie tout seul, alors qu’il allonge sa prière autant qu’il le désire. » (rapporté par Al Boukhari et Mouslim) Concernant l’allègement, il faut se fier à la sounnah du Prophète (صلى الله عليه وسلم) et non aux désirs des gens. En effet, beaucoup de gens se trompent aujourd’hui en prenant ce hadith et en interprétant l’allègement comme ce qui les arrange eux. Or, il est déjà arrivé au Prophète (صلى الله عليه وسلم) de prier sobh avec la sourate As-Sajda dans une rak’a par exemple, ce qui pourrait sembler long pour les gens. Mais le Prophète (صلى الله عليه وسلم) n’a pas pu ordonner une chose et faire le contraire. Ainsi il faut se fier à sa sounnah. L’allongement de la première rak’a :Selon Abou Sa’id (رضي الله عنه) : « Alors qu’on commençait la prière de Dhohr, l’un d’entre nous pouvait aller à « al Baqi’ » (au cimetière proche la mosquée du prophète صلى الله عليه وسلم) faire ses besoins, puis faire ses ablutions (et dans une autre version : puis retourner chez lui pour faire ses ablutions), puis revenir à la mosquée, alors que le Prophète (صلى الله عليه وسلم) était encore à la première rak’a, du fait qu'il allongeait cette première rak'a. » (rapporté par Mouslim et An-Nassa-i) L’obligation de suivre l’imam et l’interdiction de le précéder :Selon Anas (رضي الله عنه), le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a dit : « L’imam est fait pour être suivi, lorsqu’il dit « Allahou akbar » dites « Allahou akbar », lorsqu’il se prosterne, prosternez-nous, lorsqu’il se relève, relevez-vous. » (rapporté par Al Boukhari et Mouslim) Et selon Abou Hourayra (رضي الله عنه), le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a dit : « L’un d’entre vous n’a-t-il pas peur, lorsqu’il relève sa tête avant celle de l’imam, qu’Allah ne la transforme en celle d’un âne ou qu’Il transforme son apparence en celle d’un âne. » (rapporté par Al Boukhari et Mouslim) On déduit de ce hadith que le fait de précéder l’imam fait partie des grands péchés ( كَبَائِر), car le prophète (صلى الله عليه وسلم) a mis en garde contre cela et a donné un châtiment. Quant au fait de faire les mouvements en même temps que l’Imam, certains savants ont dit que cela était interdit d'autres ont dit que cela était déconseillé. Qui mérite le plus de présider la prière ?Selon Abou Mas’oud Al Ansari (رضي الله عنه), le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a dit : « Celui qui préside le peuple est celui qui connaît le mieux le Livre d’Allah, et s’ils sont égaux dans la connaissance du Livre d’Allah, alors c’est celui qui connaît le mieux la sounnah, et s’ils sont égaux dans la connaissance de la sounnah, alors c’est le premier qui a émigré, et s’ils sont identiques dans leur période d’émigration, alors c’est celui qui s’est converti le premier. Qu’un homme ne préside pas un autre dans son territoire, et qu’il ne s’asseye pas à des endroits qui lui sont chers sans son autorisation. » (rapporté par Mouslim, At-Tirmidhi, Abou Dawoud et An-Nassa-i) Et dans une autre version de Mouslim, il est dit : « … et s’ils sont identiques dans leur période d’émigration, alors c’est le plus âgé qui présidera la prière. »« celui qui connaît le mieux le Livre d’Allah » : c’est-à-dire celui qui en a mémorisé le plus. La preuve de cela est le hadith de ’Amr Ibnou Salama qui dit que le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a dit : « Et que préside votre prière, celui qui a le plus de Coran. » Donc il s’agit de Coran en quantité et non de la meilleure récitation. Et les savants ont dit que si 2 connaissent la même quantité de Coran alors on choisira celui qui récite le mieux. « dans son territoire » : Cela peut vouloir dire, par exemple, un homme qui est désigné Imam dans sa mosquée. Donc même si un jour vient un savant ou une personne qui connaît le Coran en entier dans sa mosquée, il ne pourra présider la prière dans sa mosquée sauf si l’imam l’y autorise. De même, lorsqu’une personne est invitée chez une autre. « qu’il ne s’asseye pas à des endroits qui lui sont chers sans son autorisation » : Cela est un signe de bon comportement d’attendre qu’on nous autorise à nous asseoir, que ce soit lorsque l’on est invité ou lorsqu’on se rend à un rendez-vous administratif ou autre. Et dans ce hadith, il y a la preuve que le propriétaire d’une maison ou l’imam attitré mérite le plus de présider la prière, sauf s’il autorise une autre personne à cela. L’imamat de l’enfant :Selon ‘Amr Ibnou Salama (رضي الله عنه) : « Lorsqu’il y a eu la bataille de « ahloul fath », chaque personne est retournée vers son peuple pour s’occuper d’eux et de leur conversion. Et mon père s’est dirigé vers son peuple et leur a dit : « Je jure par Allah, que je suis venu à vous de la part de l’Envoyé d’Allah (صلى الله عليه وسلم) véridique. » et il disait : « Priez telle prière à telle heure, et priez telle prière à telle heure, et lorsque l’heure de la prière est arrivée, que l’un d’entre vous fasse l’appel à la prière, et que celui qui connaisse le plus de Coran préside la prière. » Et mon peuple a regardé qui d’entre eux connaissait le plus de Coran et ils trouvèrent que c’était moi. Ils m’ont alors avancé devant eux, et à l’époque je n’avais que 6 ou 7 ans. »Les savants en ont déduit qu’il est autorisé à un enfant d’être imam si c’est lui qui connaît le plus de Coran, même s’il n’a pas atteint l’âge de la puberté. Malgré cela, il y a divergence des savants sur le fait de prier derrière un enfant qui n’a pas encore atteint l’âge de la puberté. Certains disent que cela n’est pas autorisé, et ils disent concernant le hadith où le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a dit : « Que celui qui connaisse le plus de Coran préside la prière. » que le Prophète (صلى الله عليه وسلم) ne savait pas que celui-là était un enfant. Et ils disent que le fait que cet enfant ait présidé la prière est dû à un effort de recherche des compagnons, mais ce n’est pas une parole du Prophète (صلى الله عليه وسلم). D’autres disent que cela est autorisé, car le Prophète (صلى الله عليه وسلم) certes ne le savait pas, mais Allah Lui le savait. Et si l’imamat d’un enfant rendait caduc la prière de ceux qui le suivent, Allah (سبحانه وتعالى) l’aurait révélé à Son Prophète (صلى الله عليه وسلم). Il est permis à celui qui prie une prière obligatoire de présider la prière pour ceux qui prient une prière surérogatoire et vice versa :Selon Jabir (رضي الله عنه) : « Mou’adh Ibn Jabal (رضي الله عنه) priait avec le Prophète (صلى الله عليه وسلم), puis retournait vers son peuple et présidait leur prière. » (rapporté par Al Boukhari et Mouslim) Autrement dit, Mou’adh Ibn Jabal (رضي الله عنه) priait avec le Prophète (صلى الله عليه وسلم) en ayant l’intention de faire une prière obligatoire. Puis, il retournait vers son peuple pour présider leur prière, qui pour eux était obligatoire, alors que pour lui elle était surérogatoire, car le Prophète (صلى الله عليه وسلم) nous a interdit de faire une prière obligatoire 2 fois dans la même journée. Selon Yazid Ibnou-l Aswad (رضي الله عنه) : « J’ai prié avec le Prophète (صلى الله عليه وسلم) alors que j’étais très jeune. Et lorsque le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a terminé sa prière, il a vu qu’il y avait 2 hommes dans un coin de la mosquée qui n’avaient pas prié avec lui. Le Prophète (صلى الله عليه وسلم) les a fait appeler. On les a amenés au Prophète (صلى الله عليه وسلم) tout tremblant de peur et il leur a dit : « Qu’est-ce qui vous a empêchés de prier avec nous ? » Ils ont répondu : « Nous avons prié chez nous. » Alors le Prophète (صلى الله عليه وسلم) dit : « Ne faites pas cela. Si l’un d’entre vous prie chez lui, puis vient à la mosquée et atteint l’imam dans sa prière, qu’il prie avec lui, elle sera pour lui une prière surérogatoire. » (Rapporté par Abou Dawoud, An-Nassa-i et At-Tirmidhi) Un voyageur qui préside la prière d’un résident et vice versa :La preuve qu’il est permis au voyageur de présider la prière des gens résidents, est le hadith d’Ibnou ‘Oumar (رضي الله عنه) qui dit : « ‘Oumar (donc son père) a présidé la prière de Dhohr pour les gens de Mecca. Il a terminé sa prière au bout de 2 raka’at et a dit : « Terminez votre prière, ô gens de La Mecque, car nous sommes en voyage. » » Un fois que le voyageur a fini sa prière, les gens résidents se lèvent donc et terminent leur prière chacun pour soi. Quant au voyageur qui prie derrière un imam résident, il doit compléter sa prière. La preuve est le hadith de Moussa Ibnou Salama Al Houdhali (رضي الله عنه) qui dit : « J’ai demandé à Ibnou ‘Abbas : « Comment dois-je prier à La Mecque lorsque je ne prie pas avec un imam ? » Il m’a répondu : « Deux raka’at, car c’est la sounna d’Aboul Qassim (صلى الله عليه وسلم). » » « Comment dois-je prier à La Mecque » : Autrement dit, lorsque je suis voyageur. La preuve est le fait que Moussa Ibnou Salama Al Houdhali (رضي الله عنه) a précisé « lorsque je ne prie pas avec un imam », car il est sous-entendu que s’il prie avec un imam, il ne prierait pas 2 raka’at mais il ferait comme l’imam. Et il y a une autre preuve qui vient appuyer cela, c’est le hadith de Abou Majlaz (رضي الله عنه) qui dit : « J’ai dit à ‘Abdullah Ibnou ‘Oumar : « Un voyageur qui atteint 2 raka’at d’une prière de gens résidents, est-ce que les 2 raka’at lui suffisent ou doit-il prier comme les gens résidents ? » Et ‘Abdullah Ibnou ‘Oumar a souri et lui a dit : « Il doit prier comme eux. » » Lorsque l’imam prie assis :Lorsque l’imam prie assis, ceux qui prient derrière lui doivent également prier assis. La preuve est le hadith de Aïcha (رضي الله عنها) qui dit : « Le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a prié assis dans sa maison lorsqu’il était malade. Des gens ont prié derrière lui debout, et le Prophète (صلى الله عليه وسلم) leur a fait un signe de la main pour leur dire de s’asseoir. Lorsqu’il eut fini sa prière, il dit : « L’imam est fait pour être suivi, lorsqu’il s’incline, inclinez-vous, lorsqu’il se relève, relevez-vous, et lorsqu’il prie assis, priez assis. » » « des gens » : Certains savants ont dit que ces gens étaient des personnes venues rendre visite au Prophète (صلى الله عليه وسلم) parce qu’il était malade, et d’autres savants ont dit qu’il s’agissait de gens qui étaient chez lui et de gens qui étaient à la mosquée, car c’était dans la maison de Aïcha (رضي الله عنها) qui était collée à la mosquée. « le Prophète (صلى الله عليه وسلم) leur a fait un signe de la main » : Les savants en ont déduit qu’il était permis à l’imam de faire des gestes pour le bien de la prière. Et selon Anas (رضي الله عنه) : « Le Prophète (صلى الله عليه وسلم) est tombé d’un cheval, et s’est blessé sur tout son flanc droit. Nous sommes entrés chez lui pour lui rendre visite alors que c’était l’heure de la prière. Il a prié assis, et nous avons prié derrière lui assis également. Et lorsqu’il eut fini sa prière, il dit : « L’imam est fait pour être suivi, lorsqu’il dit « Allahou akbar », dites « Allahou akbar », lorsqu’il se prosterne, prosternez-vous, lorsqu’il se relève, relevez-vous, lorsqu’il dit « sami’allahou liman hamidah », dites « rabbana wa lakal hamd » et lorsqu’il prie assis, priez tous ensemble assis. » »Il y a 2 avis des savants concernant le fait de prier assis derrière un imam qui prie assis :- Le premier avis : c’est l’avis de l’auteur et les preuves sont les 2 hadiths cités. - Le deuxième avis : c’est que ce jugement a été abrogé par un autre hadith qui est survenu vers la fin de la vie du Prophète (صلى الله عليه وسلم). Lors de la dernière maladie du Prophète (صلى الله عليه وسلم), il a ordonné à Abou Bakr (رضي الله عنه) de présider la prière à sa place. Puis, il s’est senti un peu mieux, s’est dirigé vers la mosquée et s’est positionné à gauche de Abou Bakr (رضي الله عنه) (donc le Prophète (صلى الله عليه وسلم) était l’imam). Abou Bakr (رضي الله عنه), qui était debout, suivait la prière du Prophète (صلى الله عليه وسلم) qui, lui, était assis, et les gens suivaient Abou Bakr (رضي الله عنه). Les savants ont déduit beaucoup de choses de ce hadith : 1- Il est permis à un imam attitré, qui a autorisé une autre personne à présider la prière, de reprendre sa place. 2- Il doit poursuivre la prière au même point que l’imam qui a débuté la prière. 3- Il est permis de prier debout derrière un imam qui prie assis, car le Prophète (صلى الله عليه و سلم) était assis, tandis que Abou Bakr (رضي الله عنه) était debout. Les savants ont donc déduit que comme tous les gens ont prié debout et que le Prophète (صلى الله عليه وسلم) n’a rien dit, prier assis derrière un imam assis, cela avait été abrogé. Mais certains savants, comme l’Imam Ahmed, ont répondu à cela, en disant qu’il s’agissait ici d’un cas précis. En effet, le Prophète (صلى الله عليه وسلم) est entré alors qu’Abou Bakr (رضي الله عنه) était déjà en prière. Et ils se servent de ce hadith pour dire que lorsque l’imam est touché par un malaise ou autre au cours de la prière, qui l’oblige à s’asseoir, les gens doivent rester debout. Par contre, lorsqu’il débute sa prière déjà assis, les gens derrière lui doivent prier assis également. Et c’est l’avis le plus sûr, car il rassemble tous les hadiths.
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| | | Oum Mouqbil Gérante
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| Sujet: Re: EL-WADJÎZ FI FIQHI = le livre de la prière Sam 30 Oct 2010 - 21:49 | |
| Cours n°26
Chapitre de l’endroit où se positionner par rapport à l’imam lorsque l’on est seul, deux ou plus - La position de la femme par rapport à l’imam - L’obligation d’aligner les rangs - Comment les aligner ? - Les mérites du premier rang - Qui doit se positionner derrière l’imam ? - Il est déconseillé de prier dans un rang coupé par des piliers - Les excuses qui permettent de ne pas assister à la prière en groupe. Chapitre de l’endroit où se positionner par rapport à l’imam : Lorsqu’une personne prie seule avec l’imam, elle doit se positionner à la droite de ce dernier et au même niveau que lui. La preuve de cela est le hadith d’Ibnou ‘Abbas (رضي الله عنهما) qui dit : « J’ai dormi dans la maison de ma tante Maymouna (la femme du Prophète صلى الله عليه وسلم), et le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a prié la prière de ‘Icha, puis a fait 4 raka’at et a dormi. Ensuite il s’est levé pour prier et je me suis positionné à sa gauche. Mais il m’a positionné à sa droite. » (rapporté par Al Boukhari et Mouslim) La personne se positionne donc à droite de l’imam et l’auteur a précisé en plus : "au même niveau que lui". Car certaines personnes pensent que l’imam doit être plus avancé que le prieur qui l’accompagne. Or, cela est faux et il n’y a aucune preuve de cela. Lorsque les prieurs sont au nombre de 2 ou plus, ils doivent former un rang derrière l’imam. La preuve de cela est le hadith de Jâbir (رضي الله عنه) qui dit : « Le Prophète (صلى الله عليه وسلم) s’est levé pour prier, je me suis levé et me suis positionné à sa gauche. Il m’a pris par la main et m’a positionné à sa droite. Puis Jabbâr Ibnou Sakhr est venu et s’est positionné à sa gauche. Le Prophète (صلى الله عليه وسلم) nous a pris par la main tous les deux et nous a poussés vers l’arrière jusqu’à ce que nous nous sommes positionnés derrière lui. » (rapporté par Mouslim, Abou Dawoud et Ibnou Majah) Lorsque la personne qui prie avec l’imam est une femme, elle doit se placer derrière lui. La preuve est le hadith d’Anas Ibnou Malik (رضي الله عنه) qui dit : « Le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a prié avec moi, et avec ma mère ou ma tante. Il m’a positionné à sa droite et la femme derrière nous. » (rapporté par Al Boukhari et Mouslim) L’obligation d’aligner les rangs :Il est obligatoire à l’imam de ne pas entrer en prière tant que les rangs ne sont pas alignés. Il doit prendre en charge cet alignement lui-même ou léguer cette tâche à quelqu’un. Selon Anas (رضي الله عنه), le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a dit : « Alignez vos rangs, car l’alignement du rang fait partie de la perfection dans la prière. » (rapporté par Al Boukhari et Mouslim) Et selon Abi Mas’oud Al Ansari (رضي الله عنه) : « Le Prophète (صلى الله عليه وسلم) essuyait nos épaules en prière, et il a dit : « Alignez-vous et ne vous divergez pas de peur que vos cœurs ne divergent. » » (rapporté par Mouslim) « essuyait nos épaules en prière » : C’est-à-dire qu’avant d’entrer en prière le prophète (صلى الله عليه وسلم) touchait leurs épaules lorsque cela était nécessaire afin de mieux les aligner. Selon An-Nou’man Ibnou Bachir (رضي الله عنه) qui dit : « Le Prophète (صلى الله عليه وسلم) alignait nos rangs comme s’il alignait « el qidâh (القِدَاحُ) » (c’est le bois qui supporte la pointe d’une flèche) jusqu’à ce qu’il voyait que nous avions compris ce qu’il voulait. Alors dans ce cas il commençait la prière. Et une fois, alors qu’il était sur le point de faire le takbir (d’entrer dans la prière), il a vu la poitrine d’un homme qui dépassait du rang. Il a alors dit : « Serviteurs d’Allah, alignez vos rangs, ou bien Allah (سبحانه وتعالى) mettra de la discorde entre vos visages. » » (rapporté par Mouslim) Selon ‘Abdallah Ibnou ‘Oumar (رضي الله عنهما), le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a dit : « Alignez vos rangs, mettez vos épaules à la même hauteur, fermez les espaces, et soyez doux avec les mains de vos frères. Et ne laissez pas d’espace au diable. Et celui qui complète un rang, il sera suivi (de la miséricorde) d’Allah. Et celui qui coupe un rang, Allah le coupera (de Sa miséricorde). » (rapporté par Abou Dawoud) « soyez doux avec les mains de vos frères » : c’est-à-dire acceptez les mains de vos frères lorsqu’ils les utilisent pour aligner les rangs, acceptez cela avec douceur et ne soyez pas orgueilleux. Selon Anas (رضي الله عنه), le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a dit : « Entassez vos rangs (rapprochez-vous), rapprochez les rangs (entre eux), alignez vos cous. Je jure par Celui qui tient mon âme entre Ses mains, que je vois le diable entrer entre les espaces présents dans le rang, comme si c’était « el Hadhaf (الحَذَفُ) ». » (rapporté par Abou Dawoud et An-Nassa-i) « rapprochez les rangs » : Selon Cheykh Al Outhaymin, la distance entre 2 rangs doit être la distance utile pour faire la prosternation. « alignez vos cous » : Cela est une sounnah peu connue des gens, car ce qui est le plus répandu dans l’alignement des rangs c’est l’alignement des épaules et des chevilles. Et à ce propos, les savants disent bien que ce sont les chevilles qui doivent être alignées, et non pas le bout des pieds. Et dans un autre hadith le Prophète (صلى الله عليه وسلم) nous parle de l’alignement des genoux. « el Hadhaf (الحَذَفُ) » : Les savants ont dit que c’est une petite brebis, un mouton, ou une petite chèvre de couleur noire. Et selon Aïcha (رضي الله عنها), le prophète (صلى الله عليه وسلم) a dit : « Celui qui comble l’espace dans un rang, Allah (سبحانه وتعالى) l’élèvera d’un degré et lui bâtira une demeure au Paradis. » Comment aligner les rangs ?Selon Anas (رضي الله عنه), le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a dit : « Alignez vos rangs car je vous vois derrière mon dos. » Anas a dit : « Au temps du Prophète (صلى الله عليه وسلم) nous collions nos épaules et nos pieds. »An-Nou’man Ibnou Bachir (رضي الله عنه) dit : « Au temps du Prophète (صلى الله عليه وسلم), les hommes collaient leurs chevilles aux chevilles de leurs compagnons. » (rapporté par Al Boukhari et Mouslim) Les meilleurs rangs pour les hommes et les femmes :Selon Abou Hourayra (رضي الله عنه), le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a dit : « Les meilleurs rangs pour les hommes sont les premiers, les pires sont les derniers, et les meilleurs rangs pour les femmes sont les derniers, les pires sont les premiers. » (rapporté par Mouslim) Pourquoi le pire rang pour les femmes est le premier ? Car au temps du Prophète (صلى الله عليه وسلم), les femmes priaient derrière les hommes, et le premier rang des femmes était le plus rapproché des hommes. Certains savants, comme cheykh Al Albani, disent qu’il n’est pas légiféré de mettre les femmes dans une salle à part, car au temps du Prophète (صلى الله عليه وسلم) les femmes priaient derrière les hommes. Cette sounnah doit être respectée. Concernant les femmes, ce hadith s’applique uniquement lorsqu’elles prient derrière les hommes. Lorsque les femmes prient entre elles, alors le meilleur des rangs est le premier. La preuve de cela est le hadith du Prophète (صلى الله عليه وسلم) qui dit : « Si les gens connaissaient le mérite de l’adhan et du 1er rang, les gens feraient même des tirages au sort. » Ce hadith est un hadith général qui s’applique aux femmes lorsqu’elles prient entre elles. Les mérites du premier rang et de la partie droite du rang :Selon Al-Bara Ibnou ‘Azib (رضي الله عنه), le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a dit : « Allah est Ses Anges prient sur les premiers rangs. » (rapporté par Abou Dawoud) « Allah est Ses Anges prient » : c’est-à-dire qu’ils font les éloges des personnes aux premiers rangs. « sur les premiers rangs » : Le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a parlé ici au pluriel, et il y a plusieurs explications possibles : 1- Certains savants ont dit : « le 1er rang de chaque mosquée ou de chaque groupe de prière. »2- D’autres ont dit : « Tous les rangs en dehors du dernier. »Dans une autre version de An-Nassa-i, le hadith vient renforcer la 2ème explication : « Allah et Ses anges prient sur les rangs de devant. »Selon Al-Bara Ibnou ‘Azib (رضي الله عنه) : « Lorsque nous priions derrière le Prophète (صلى الله عليه وسلم) nous aimions être à sa droite, car lorsque le Prophète (صلى الله عليه وسلم) faisait le taslim, il le faisait du côté droit en premier, et je l’ai entendu dire : « Ô Allah épargne-moi de Ton châtiment le jour où Tu ressusciteras tes serviteurs. (رَبِّ قِنِي عَذَابَكَ يَوْمَ تَبْعَثُ عِبَادَكَ) » » (rapporté par Mouslim) Donc la seule preuve de la valeur du côté droit du rang est la parole des compagnons qui aimaient se positionner à droite. Qui doit se positionner derrière l’imam ?Selon Abou Mas’oud Al Ansari (رضي الله عنه), le Prophète (صلى الله عليه وسلم) disait : « Que prient derrière moi ceux qui sont pubères et ceux qui sont doués de raison, puis ceux qui les suivent, puis ceux qui les suivent. » « puis ceux qui les suivent » : c’est-à-dire ceux qui les suivent dans leur raison. Comment reconnaît-on une personne pubère ?- la sortie du sperme avec plaisir (pour les hommes et les femmes) - l’apparition des poils du pubis, ou l’apparition de la moustache - l’âge de 15 ans si aucun des autres signes ne sont apparus - l’apparition des règles pour la femme, peu importe son âge ou l’apparition ou non des autres signes Il est détestable de prier dans un rang coupé par des piliers :Selon Mou’awiya Ibnou Qourah (رضي الله عنه), selon son père, il dit : « On nous interdisait au temps du Prophète (صلى الله عليه وسلم) de faire un rang entre des piliers. Et nous étions expulsés de ces rangs violemment. » (rapporté par Mouslim et Abou Dawoud) Cela est détestable pour des personnes qui prient en groupe. Quant à une personne seule, il lui est autorisé de prier entre 2 piliers à condition de prendre une soutra. La preuve de cela est le hadith de Ibnou ‘Oumar (رضي الله عنه) qui dit : « Le Prophète (صلى الله عليه وسلم) est entré dans la Ka’ba, et Oussama Ibnou Zayd, ‘Outhman Ibnou Talha et Bilel étaient avec lui à l’interieur où ils sont restés un long moment. Puis il est sorti. J’étais le 1er à rentrer et j’ai demandé à Bilel où le Prophète (صلى الله عليه وسلم) avait prié. Il m’a répondu : « Il a prié entre les 2 piliers qui sont situés devant. » » (rapporté par Al Boukhari) Les excuses qui permettent de ne pas assister à la prière en groupe :1- Le froid ou la pluie :Selon Nafi’ (رضي الله عنه) : « Ibnou ‘Oumar a appelé à la prière lors d’une nuit glaciale où il y avait beaucoup de vent. Il a dit : « Priez dans vos maison ». Le Prophète (صلى الله عليه وسلم) ordonnait au Mou'adhdhin de dire « Priez dans vos maison », lorsque la nuit était très froide ou pluvieuse. » (rapporté par Al Boukhari et Mouslim) 2- La présence d’un repas :Selon Ibnou ‘Oumar (رضي الله عنه), le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a dit : « Lorsque le dîner de l’un d’entre vous est servi et que l’on appelle à la prière (le 2ème appel), qu’il commence par le dîner et qu’il ne se précipite pas jusqu’à ce qu’il ait terminé. » (rapporté par Al Boukhari et Mouslim) 3- Avoir une envie pressante :Selon Aïcha (رضي الله عنها) : « J’ai entendu le prophète (صلى الله عليه وسلم) dire : « Point de prière en présence d’un repas ou lorsque la personne est poussée par un des deux orifices. » » (rapporté par Mouslim et Abou Dawoud)
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| Sujet: Re: EL-WADJÎZ FI FIQHI = le livre de la prière Sam 30 Oct 2010 - 21:50 | |
| Cours n°27
Chapitre de la prière du voyageur - La réduction des raka’ates pour les prières du Dhohr, ‘Asr et ‘Icha en voyage est obligatoire - La distance qui autorise la réduction de la prière - L’endroit à partir duquel il est autorisé de réduire la prière - Le rassemblement des prières. Chapitre de la prière du voyageur (صَلَاةُ المُسَافِرِ) :1- Le raccourcissement de la prière :Le raccourcissement ( القَصْرُ) est obligatoire pour les prières du Dhohr, du ‘Asr, et du ‘Icha. Cela signifie qu’on raccourcit les prières de 4 raka’at à 2 raka’at. Autrement dit, il y a des prières qui ne sont pas raccourcies, comme le Fajr et celle du Maghreb. L’auteur considère que le raccourcissement est une obligation pour le voyeur. Et ce qu’il faut savoir c’est que les savants ont dit que le raccourcissement est autorisé pour le voyageur qui ne voyage pas pour commettre un péché. Quant à celui qui voyage pour désobéir à Allah, il n’a pas le droit de raccourcir ses prières, car cela est une aumône qu’Allah (سبحانه وتعالى) a faite pour Ses serviteurs afin qu’ils l’utilisent dans le bien. La preuve de cela est la parole d’Allah : « Et lorsque vous parcourez la terre, il n’y a pas de mal pour vous à raccourcir la prière si vous craignez que les mécréants ne vous mettent à l’épreuve. » ﴾ وَإِذَا ضَرَبۡتُمۡ فِى ٱلۡأَرۡضِ فَلَيۡسَ عَلَيۡكُمۡ جُنَاحٌ أَن تَقۡصُرُواْ مِنَ ٱلصَّلَوٰةِ إِنۡ خِفۡتُمۡ أَن يَفۡتِنَكُمُ ٱلَّذِينَ كَفَرُوٓاْۚ ﴿ (sourate An-Nissa, v. 101) « si vous craignez que les mécréants ne vous mettent à l’épreuve » ﴾إِنۡ خِفۡتُمۡ أَن يَفۡتِنَكُمُ ٱلَّذِينَ كَفَرُوٓاْۚ﴿ : Allah a restreint le raccourcissement à la crainte des mécréants. On comprend de ce verset que lorsqu’on ne craint rien, le raccourcissement n’est pas permis. Concernant cette restriction, Ya’la Ibnou Oumayya (رضي الله عنه) a demandé à ‘Oumar Ibnou-l Khattab (رضي الله عنه) : « Allah a dit : « si vous craignez que les mécréants ne vous mettent à l’épreuve », cependant maintenant les gens sont en sécurité. » ‘Oumar Ibnou-l Khattab (رضي الله عنه) lui a répondu : « Je me suis moi aussi posé la question et j’ai demandé au Prophète (صلى الله عليه وسلم) sur cela et il m’a répondu : « C’est une aumône qu’Allah vous a accordée, acceptez donc l’aumône d’Allah. » » (rapporté par Mouslim, At-Tirmidhi, Ibnou Majah et An-Nassa-i) Ibnou ‘Abbas (رضي الله عنه) a dit : « Allah a prescrit la prière par la bouche de votre Prophète (صلى الله عليه وسلم) lorsque vous êtes résident de 4 (raka’at), lorsque vous êtes en voyage de 2 (raka’at) et lorsque vous êtes en état de peur de 1 (rak’ah) » (rapporté par Mouslim, Ibnou Majah, An-Nassa-i et Abou Dawoud) « Allah a prescrit » : Autrement dit, Il a rendu obligatoire. Et selon ‘Oumar (رضي الله عنه) : « La prière du voyageur est de 2 raka’at, la prière du vendredi est de 2 raka’at, la prière des 2 fêtes est de 2 raka’at, elles sont complètes et non réduites, par la bouche du Prophète (صلى الله عليه وسلم). »Cheykh Al Albani, après avoir cité ce hadith, dit : « Et ce qui prouve que la prière du voyageur est une obligation c’est que la prière du voyageur n’est pas réduite, elle est à la base de 2 raka’at. Comme la prière du vendredi n’est pas une prière réduite, elle est à la base de 2 raka’at, comme les 2 prières des fêtes. » Aïcha (رضي الله عنها) dit : « Au début, la prière obligatoire était de 2 raka’at. Elle est restée ainsi pour la prière du voyageur, mais a été complétée pour le résident (à 4 raka’at). » (rapporté par Al Boukhari et Mouslim) Selon Ibnou ‘Oumar (رضي الله عنه) : « J’ai accompagné le Prophète (صلى الله عليه وسلم) pendant son voyage, il n’a pas prié plus de 2 raka’at jusqu'à ce qu’Allah (سبحانه وتعالى) l’ait repris. Puis j’ai côtoyé Abou Bakr, il n’a pas prié plus de 2 raka’at jusqu'à ce qu’Allah l’ait repris. Puis j’ai côtoyé ‘Oumar, il n’a pas prié plus de 2 raka’at jusqu'à ce qu’Allah l’ait repris. Puis j’ai côtoyé ‘Othman, il n’a pas prié plus de 2 raka’at jusqu'à ce qu’Allah l’ait repris. Et Allah a dit : « Il y a dans le Prophète (صلى الله عليه وسلم) le meilleur exemple. » ﴾لَّقَدۡ كَانَ لَكُمۡ فِى رَسُولِ ٱللَّهِ أُسۡوَةٌ حَسَنَةٌ۬﴿ » (rapporté par Al Boukhari et Mouslim) « jusqu'à ce qu’Allah l’ait repris » : c’est-à-dire jusqu'à ce que le Prophète (صلى الله عليه وسلم) ait quitté ce monde. La distance qui permet le raccourcissement de la prière (مَسَافَةُ القَصْرِ) :L’auteur rapporte une parole de l’Imam Ibnou Hazm dans son livre « El Mouhalla » : « Les savants ont beaucoup divergé sur la délimitation de la distance pour laquelle il est permis de raccourcir la prière, au point que l’Imam Ibnou l-Moundhir et autres que lui ont rapporté plus que 20 avis différents. Et l’avis le plus sûr est qu’il n’y a pas de distance limite, sauf pour ce qui est appelé en langue arabe comme étant un voyage. Car s’il y avait une délimitation connue, le Prophète (صلى الله عليه وسلم) n’aurait pas manqué de nous la définir, et les compagnons n’auraient pas manqué de demander au Prophète (صلى الله عليه وسلم) quelle est cette distance. »Ainsi cette distance est ce qui est connu des gens comme étant un voyage, selon le lieu où ils vivent, car ce qui est connu des gens peut diverger d’un pays à un autre. Beaucoup disent que l’avis de cheykh Al ‘Outhaymin est que cette distance doit être de 80 kilomètres, mais ils omettent de dire que le cheykh mentionne l’avis de Cheykh Ibn Taymiyya comme étant « la vérité » (c'est-à-dire l’avis qui dit qu’il faut suivre ce qui est connu des gens). Il ne mentionne la distance de 80 kilomètres que dans le cas où les gens n’ont pas de position connue sur cette distance. Cas particulier : Pour les gens de Mecca qui font le Hajj, lorsqu’ils se rendent à Mina, ils doivent raccourcir et rassembler les prières bien qu’ils vivent à Mecca. Les savants disent que c’est uniquement pendant la période du Hajj, lorsqu’ils se rendent à Mina. Le moment à partir duquel il est autorisé de réduire la prière :Il est rapporté dans Fiqh as-sounna de Sa’id Sabiq : « La plupart des savants considèrent que le fait de diminuer sa prière est légiféré à partir du moment où la personne quitte sa ville, et que cela est une condition. Et elle complète ses prières, à son retour, une fois qu’elle est entrée dans sa ville. »Ibnou l-Moudhir a dit : « Je ne connais du Prophète (صلى الله عليه وسلم), qu’il n’a réduit ses prières qu’une fois qu’il avait quitté Médine. » Anas a dit : « J’ai prié avec le Prophète (صلى الله عليه وسلم) la prière de Dhohr à Médine en 4 raka’at, et à Dhoul Houlayfa (c’est un endroit qui est proche de Médine, à environ 5 km) en 2 raka’at (autrement dit la prière du ‘Asr). » Lorsque le voyageur stationne dans un endroit sans intention d’y résider, il doit raccourcir sa prière jusqu’à ce qu’il en reparte :Jabir (رضي الله عنه) a dit : « Le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a stationné à Tabouk 20 jours, et il raccourcissait sa prière. » (rapporté par Abou Dawoud) Ibnou-l Qayyim (رضي الله عنه) a dit : « Et le Prophète (صلى الله عليه وسلم) n’a pas dit à sa communauté de ne pas réduire sa prière si elle reste plus que cela. Mais le Prophète (صلى الله عليه وسلم) est resté pendant cette durée car c’est le temps qui lui était nécessaire. »Puis l’auteur dit : « Si la personne reste plus que 19 jours, elle doit compléter sa prière, car comme le dit Ibnou ‘Abbas (رضي الله عنه) : « Le Prophète (صلى الله عليه وسلم) est resté 19 jours en réduisant sa prière, et lorsque nous voyagions, nous réduisions nos prières pendant 19 jours. Et si nous voyagions plus que 19 jours, alors nous complétions notre prière. » » (rapporté par Al Boukhari et At-Tirmidhi) Sur ce sujet, il y a une divergence des savants : 1- Lorsque la personne voyage pour une affaire : Les savants sont d’accord pour dire que cette personne réduit ses prières jusqu’à ce que son affaire soit terminée, même si elle est amenée à rester des années. 2- Lorsque la personne voyage en sachant combien de temps elle va rester : Là il y a une divergence des savants. Certains ont dit que si elle reste plus de 4 jours, elle doit compléter sa prière. D’autres ont parlé de 15 jours, d’autres de 19 et d’autres de 20 jours. Et l’avis le plus sûr (Allahou a’lem) c’est qu’il n’y a pas de délimitation, comme le dit Cheykh al Albani (رحمه الله). Et sa preuve, c’est que lorsque Ibnou ‘Oumar (رضي الله عنه) était à « Adhribijen ( أذربيجان = Azerbaïdjan) », il était bloqué par la neige pendant 6 mois au cours desquels il a réduit ses prières. Et Cheykh al Albani (رحمه الله) dit : « Lorsque la personne voyage vers un endroit et qu’elle connaît la durée de son stationnement dans cet endroit, il lui est autorisé de réduire ses prières, car elle n’a pas l’intention d’y habiter. »Sauf dans un cas où, lorsque tu voyages d’un endroit à un autre, et que dans cet endroit tu n’es pas considéré comme étant voyageur, comme par exemple lorsque tu possèdes une autre maison dans un autre pays. De même, lorsqu’il était questionné à ce sujet le Cheykh al Albani (رحمه الله) disait que lorsqu’il se rendait chez sa fille à La Mecque, il ne raccourcissait pas ses prières, car il ne se considérait pas comme voyageur. 2- Le rassemblement des prières (الجَمْعُ بَيْنَ الصَّلَاتَيْنِ) : Les causes permettant de rassembler les prières :1- Le voyage : La preuve est le hadith de Anas (رضي الله عنه) qui dit : « Lorsque le Prophète (صلى الله عليه وسلم) partait en voyage avant que le soleil ne dépasse le Zénith, il retardait la prière du Dhohr jusqu’à la prière du ‘Asr. Lorsqu’il s’arrêtait, il rassemblait les 2 prières. Et lorsque le soleil avait dépassé son zénith, il priait d’abord Dhohr puis il voyageait. »Et selon Mou’adh Ibnou Jabal (رضي الله عنه) : « Pendant la bataille de Tabouk, lorsque le Prophète (صلى الله عليه وسلم) voyageait avant le zénith, il retardait la prière de Dhohr jusqu’à la prière de ‘Asr, puis il les priait ensemble. Et lorsqu’il partait après le zénith, il priait Dhohr et ‘Asr ensemble avant de partir. Et lorsqu’il partait avant le Maghreb, il reculait la prière jusqu’à la prière du ‘Icha, et lorsqu’il partait, et lorsqu’il partait après l’heure de la prière du Maghreb, il avançait el ‘Icha et la priait avec le Maghreb. » (rapporté par Abou Dawoud et At-Tirmidhi) Le rassemblement des prières est préférable et non obligatoire. 2- La pluie :Selon Nâfi’ (رضي الله عنه) : « Lorsque les Emirs rassemblaient la prière de Maghreb et de l’Icha par temps de pluie, Abdallah Ibnou ‘Oumar rassemblait la prière avec eux. »Selon Moussa Ibnou ‘Ouqba (رضي الله عنه) : « ‘Oumar Ibnou ‘Abdel ‘Aziz rassemblait le Maghreb et l’Icha lorsqu’il pleuvait. Et Sa’id Ibnou-l Moussayyib, ‘Ourwah Ibnou Zzoubayr, Abou Bakr Ibnou ‘Abdarrahman et les chouyoukh de cette époque, lorsqu’ils priaient avec lui, ils ne condamnaient pas cela. »Selon ‘Abdallah Ibnou ‘Abbas (رضي الله عنه) : « Le prophète (صلى الله عليه وسلم) a prié Adh-Dhohr et el ‘Asr ensemble, et el Maghreb et el ‘Icha ensemble, sans peur ni voyage. »On peut déduire 2 choses de ce hadith : 1- La première, c’est qu’on peut rassembler les prières sans raison. 2- La deuxième, c’est que la peur est une des causes qui permettent le rassemblement des prières. Puis ‘Abdallah Ibnou ‘Abbas (رضي الله عنه) dit dans un autre hadith : « Le prophète (صلى الله عليه وسلم) a rassemblé Adh-Dhohr et el ‘Asr ensemble, et el Maghreb et el ‘Icha ensemble, à Médine, sans peur ni pluie. »On en déduit aussi que la peur et la pluie sont des causes qui permettent le rassemblement des prières. Cheykh Al Albani a dit : « On comprend de cela, que de rassembler les prières en temps de pluie était connu au temps du Prophète (صلى الله عليه وسلم). »Certains savants, et parmi eux Cheykh Al-Islam Ibn Taymiyya, ont dit qu’il est permis de rassembler les prières même lorsqu’il y a des vents violents et un froid glacial. Le rassemblement des prières pour cause de pluie n'est valable que pour celui qui se rend à la mosquée et qui prie avec l'imam. Car celui qui est chez lui, il est excusé de ne pas aller à la mosquée à cause de la pluie (comme nous l'avions vu précédemment), mais il ne lui est pas légiféré de rassembler les prières. 3- La peur :D'après le hadith précédent 4- Le besoin occasionnel :Dans le hadith précédemment cité de ‘Abdullah Ibnou ‘Abbas (رضي الله عنه) : « Le prophète (صلى الله عليه وسلم) a rassemblé Adh-Dhohr et el ‘Asr ensemble, et el Maghreb et el ‘Icha ensemble, à Médine, sans peur ni pluie. » Puis ‘Abdullah Ibnou ‘Abbas a été questionné sur le fait que le prophète (صلى الله عليه وسلم) a rassemblé les prières sans raison, et il a dit : « Il (صلى الله عليه وسلم) ne veut pas causer de gêne à qui que ce soit de sa communauté. »L’Imam An-Nawawi a dit dans son livre « Charh Sahih El Mouslim » : « L’avis d’une partie des imams est l’autorisation de rassembler les prières en étant résident pour celui qui en a le besoin, à condition qu’il ne prenne pas cela comme une habitude. »Et il ne faut pas en prendre l’habitude, car Allah (سبحانه وتعالى) a dit : « Et la prière est prescrite pour les croyants à des heures bien définies. » ﴾إِنَّ الصَّلَاةَ كَانَتْ عَلَى الْمُؤْمِنِينَ كِتَابًا مَّوْقُوتًا﴿ .
Dernière édition par Oum Mouqbil le Mar 8 Fév 2011 - 12:05, édité 2 fois | |
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| Sujet: Re: EL-WADJÎZ FI FIQHI = le livre de la prière Sam 30 Oct 2010 - 21:51 | |
| Cours n°28
Chapitre de la prière du Vendredi - Ses mérites - La mise en garde contre son délaissement - Son heure - Le discours du Vendredi - Les comportements à adopter le Vendredi - Les invocations et rappels à dire le Vendredi - Lorsque le Vendredi coïncide avec l’un des deux jours de fêtes. Chapitre de la prière du Vendredi :Les savants donnent 2 explications au nom donné à ce jour de « Joumou’a - الجُمُعَةُ » : 1- Certains savants disent que c’est le jour où Allah (سبحانه وتعالى) a rassemblé la création de Adam (عليه السلام). 2- D’autres ont dit que « el joumou’a » est appelé ainsi car c’est le jour où les gens se rassemblent. Jugement de la prière du Vendredi :Assister à la prière du vendredi est obligatoire pour chaque musulman, sauf 5 personnes : l’esclave ( عَبْدٌ مَمْلُوكٌ), la femme ( اِمْرَأَةٌ), l’enfant ( صَبِيٌّ), le malade ( مَرِيضٌ) et le voyageur ( مُسَافِرٌ). La preuve de cela est la parole d’Allah (سبحانه وتعالى) : « Ô vous qui avez cru, lorsqu’on appelle à la prière du jour du vendredi, accourez vers le rappel d’Allah et délaissez tout négoce. Cela est bien meilleur pour vous, si vous saviez ! » ﴾يَـٰٓأَيُّہَا ٱلَّذِينَ ءَامَنُوٓاْ إِذَا نُودِىَ لِلصَّلَوٰةِ مِن يَوۡمِ ٱلۡجُمُعَةِ فَٱسۡعَوۡاْ إِلَىٰ ذِكۡرِ ٱللَّهِ وَذَرُواْ ٱلۡبَيۡعَۚ ذَٲلِكُمۡ خَيۡرٌ۬ لَّكُمۡ إِن كُنتُمۡ تَعۡلَمُونَ﴿ (sourate El Joumou’a, v. 9) « accourez vers le rappel d’Allah » : C’est-à-dire la prière et la khoutba ( الخُطْبَةُ = le sermon) « délaissez tout négoce » : Ceci est valable pour toute autre occupation, pas seulement pour le commerce. Allah (سبحانه وتعالى) a cité le commerce ici car c’est le métier de beaucoup de gens. Selon Târiq Ibnou Shihâb (رضي الله عنه), le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a dit : « Le joumou’a (c-à-d la prière du vendredi) est une obligation et un devoir pour chaque musulman, en groupe, sauf pour 4 personnes : l’esclave, la femme, l’enfant ou le malade. » (rapporté par Abou Dawoud et d’autres) Et selon ibn ‘Oumar (رضي الله عنهما), le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a dit : « Il n’y a pas de prière du vendredi pour le voyageur. » Les mérites de cette prière : Selon Abou Hourayra (رضي الله عنه), le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a dit : « Celui qui se lave le jour du vendredi, puis se rend à la prière et prie ce qu’Allah lui aura destiné, puis écoute jusqu’à ce que l’imam termine sa prière et prie avec l’imam, Allah lui pardonnera ses péchés entre ce vendredi et le précédant, et 3 jours de plus. » « prie ce qu’Allah lui aura destiné » : C’est-à-dire les prières surérogatoires avant la khoutba (car nous allons voir que faisait partie de la sounnah de prier avant la khoutba, autant qu’on le souhaite et il n’y a pas de limite au nombre de raka’at) « et 3 jours de plus » : Donc 10 jours en tout. Certains savants ont dit que le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a dit cela car la bonne action est multipliée par 10 au minimum. Selon Abou Hourayra (رضي الله عنه) également, le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a dit : « Entre les 5 prières, du vendredi jusqu’au vendredi, du Ramadan jusqu’au Ramadan, sont des périodes où les péchés sont expiés et pardonnés, tant que la personne s’abstient des grands péchés. » (rapporté par Mouslim et A-Tirmidhi) « tant que la personne s’abstient des grands péchés » : car les grands péchés ne sont pardonnés qu’avec at-Tawba ( التَّوْبَةُ = le repentir). La mise en garde contre son délaissement : Selon Ibnou ‘Oumar et Abou Hourayra (رضي الله عنهم), le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a dit alors qu’il était sur le Minbar : « Que les peuples cessent de délaisser les vendredis (= les prières du vendredi), ou Allah tamponnera leurs cœurs et ils feront partie des personnes négligentes. » (rapporté par Mouslim et An-Nassa-i) « Allah tamponnera leurs cœurs » : c’est-à-dire que son cœur ne sera plus atteint par les bonnes paroles et les bonnes actions. Les savants ont déduit de ce hadith : 1- Que de délaisser la prière du joumou’a fait partie des grands péchés ( كبائر الذنوب). En effet, à partir du moment où il y a un châtiment, une malédiction ou une sentence cités pour une chose, alors c’est qu’il s’agit d’un grand péché. Et dans ce hadith, le châtiment est qu'Allah tamponne son cœur et l'inscrive parmi les gens négligents. 2- Que d’assister à la prière du joumou’a est obligatoire pour chacun des musulmans, car le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a mis en garde contre celui qui la délaisse. S’il s’agissait d’une obligation pour une partie des musulmans seulement, le Prophète (صلى الله عليه وسلم) aurait ordonné de la faire mais n’aurait pas réprimandé ceux qui la délaissent. Selon ‘Abdallah Ibnou Mas’oud (رضي الله عنه), le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a dit : « J’ai eu l’intention d’ordonner à un homme de diriger la prière à ma place, puis de me rendre chez des hommes qui délaissent la prière du vendredi et de les brûler dans leurs maisons. » (rapporté par Mouslim) On connaissait ce hadith dans le cadre de la prière en groupe, car il y a 2 versions de ce hadith, une où il est dit : « 3anil jama’a - عَنِ الجَمَاعَةِ » (délaissent la prière en commun), l’autre où il est dit : « 3anil joumou’a - عَنِ الجُمُعَةِ » (délaissent le vendredi). Les 2 versions sont authentiques. Selon Abou-l Ja’d Ad-Doumari (رضي الله عنه), le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a dit : « Celui qui délaisse 3 prières du vendredi, en les négligeant, Allah tamponnera alors son cœur. » (rapporté par Abou Dawoud et A-Tirmidhi) Selon Oussama Ibnou Zayd (رضي الله عنه), le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a dit : « Celui qui délaisse 3 vendredis sans excuse, il sera inscrit parmi les hypocrites. »Et beaucoup pensent que ce hadith signifie 3 joumou’a d’affilée. Or ceci est faux, dans aucun hadith le Prophète (صلى الله عليه وسلم) n’a dit « 3 joumou’a d’affilée ». L’heure du joumou’a : Son heure est l’heure du Dhohr. La preuve est le hadith de Anas (رضي الله عنه) qui dit : « Le Prophète (صلى الله عليه وسلم) priait le joumou’a lorsque le soleil dépassait le zénith. » (rapporté par Al Boukhari, Abou Dawoud et A-Tirmidhi) Il est même autorisé de faire le joumou’a avant l’heure de Dhohr. La preuve de cela est le hadith de Jâbir Ibnou ‘Abdillah (رضي الله عنه) qui dit qu’il a été questionné sur l’heure où le Prophète (صلى الله عليه وسلم) priait le joumou’a. Il a répondu : « Le Prophète (صلى الله عليه وسلم) priait, puis nous sortions et allions vers nos chameaux pour les abreuver, au moment où le soleil avait dépassé son zénith. » (rapporté par Mouslim) On comprend de ce hadith, que le Prophète (صلى الله عليه وسلم) avait déjà fait la khoutba et la prière du vendredi lorsque le soleil dépassait son zénith, donc, il avait commencé avant l’heure du Dhohr. El Khoutba (le discours du Vendredi) :C’est une obligation, car le Prophète (صلى الله عليه وسلم) l’a toujours fait et ne l’a jamais délaissé. Et dans un de ses hadith il (صلى الله عليه وسلم) nous dit : « Priez comme vous m’avez vu prier. » Et ce qui est connu du Prophète (صلى الله عليه وسلم) c’est qu’il précédait toujours la prière du vendredi de 2 khoutba. Comment faisait-il (صلى الله عليه وسلم) la khoutba ? Il (صلى الله عليه وسلم) disait pour la khoutba, comme cela est rapporté dans sahih Mouslim : « Le fait qu’un homme allonge la prière du vendredi et raccourcit le discours, ceci est une preuve de sa compréhension de la religion. Allongez donc la prière et réduisez le discours, et il y a dans l’explication une sorcellerie. » (rapporté par Mouslim) « Allongez donc la prière » : Et cet allongement est jugé en fonction de la sounnah. Or, le Prophète (صلى الله عليه وسلم) récitait dans le prière du joumou’a soit : - sourate El Joumou’a dans la 1ère rak’at et sourate El Mounafiqoun dans la 2ème ou, - sourate El A’lâ dans la 1ère rak’at et sourate Al Ghâchiya dans la 2ème. « réduisez le discours » : De même la mesure est de prendre la sounnah, et le Prophète (صلى الله عليه وسلم) lorsqu’il faisait la khoutba il avait pour habitude de lire la sourate Qaf. Et il a également lu la sourate At-Tawba. « il y a dans l’explication une sorcellerie » : Les savants ont dit qu’il faut prendre le terme « sorcellerie » dans son sens littéraire. En arabe, « السِّحْرُ » signifie « la déviation », « سَحَرَ - sahara » ça veut dire « dévier », « détourner ». En effet, si une personne est éloquente dans sa khoutba, le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a dit que cela est un bien car les yeux et les cœurs des gens sont détournés vers le bien. Jâbir Ibnou Samoura (رضي الله عنه) a dit : « Je priais avec le Prophète (صلى الله عليه وسلم) les prières, et ses prières étaient « qassdan - قَصْدًا » et ses discours étaient « qassdan - قَصْدًا ». » (rapporté par Mouslim) « qassdan - قَصْدًا » : c’est-à-dire « le juste milieu », donc ses prières n'étaient ni longues ni courtes et ses khoutbas n'étaient ni longues ni courtes. Jâbir Ibnou ‘Abdillah (رضي الله عنه) dit : « Le Prophète (صلى الله عليه وسلم), lorsqu’il exhortait, ses yeux devenaient rouges, sa voix s’élevait, sa colère s’agrandissait, comme s’il mettait en garde une armée en leur disant : « Attention l’ennemi arrive ce matin » ou « Attention l’ennemi arrive ce soir. » » (rapporté par Mouslim et At-Tirmidhi) El Khoutbatou-l Hâja (le discours du besoin ou aussi la dou’a d’ouverture) :Le Prophète (صلى الله عليه وسلم) débutait ses khoutbas, ses exhortations, et ses cours par cette formule connue sous le nom de « koutbatoul Hajâ - خُطْبَةُ الحَاجَةِ », et ceci est préférable. Cette formule est la suivante : إِنَّ الحَمْدَ للهِ ؛ نَحْمَدُهُ وَنَسْتَغْفِرُهُ، وَنَعُوذُ بِاللهِ مِنْ شُرُورِ أَنْفُسِنَا وَمِنْ سَيِّئَاتِ أَعْمَالِنَا، مَنْ يَهْدِهِ اللهُ فَلاَ مُضِلَّ لَهُ، وَمَنْ يُضْلِلْ فَلاَ هَادِيَ لهُ. وَأَشْهَدُ أَنْ لاَ إِلَهَ إِلاَّ اللهُ وَحْدَهُ لاَ شَرِيكَ لَهُ. وَأَشْهَدُ أَنَّ مُحَمَّداً عَبْدُهُ وَرَسُولُهُ. {يَا أَيُّهَا الَّذِينَ آمَنُوا اتَّقُوا اللهَ حَقَّ تُقَاتِهِ وَلاَ تَمُوتُنَّ إِلاَّ وَأَنْتُمْ مُسْلِمُونَ} [آل عمران : 102]. {يَا أَيُّهَا النَّاسُ اتَّقُوا رَبَّكُمُ الَّذِي خَلَقَكُمْ مِنْ نَفْسٍ وَاحِدَةٍ وَخَلَقَ مِنْهَا زَوْجَهَا وَبَثَّ مِنْهُمَا رِجَالاً كَثِيراً وَنِساءً وَاتَّقُوا اللهَ الَّذِي تَسَاءَلُونَ بِهِ وَالأَرْحَامَ إِنَّ اللهَ كَانَ عَلَيْكُمْ رَقِيباً} [النساء : 1]. {يَا أَيُّهَا الَّذِينَ آمَنُوا اتَّقُوا اللهَ وَقُولُوا قَوْلاً سَدِيداً. يُصْلِحْ لَكُمْ أَعْمَالَكُمْ وَيَغْفِرْ لَكُمْ ذُنُوبَكُمْ وَمَنْ يُطِعِ اللهَ وَرَسُولَهُ فَقَدْ فَازَ فَوْزاً عَظِيماً} [الأَحزاب : 70ـ71]. أَمَّا بَعْدُ : فَإِنَّ أَصْدَقَ الحَدِيثِ كِتَابُ اللهِ، وَخير الهَدْيِ هَدْيُ مُحَمَّدٍ صلى الله عليه وسلم، وَشَرَّ الأُمُورِ مُحْدَثَاتُهَا، وَكُلَّ مُحْدَثَةٍ بِدْعَةٌ، وَكُلَّ بِدْعَةٍ ضَلاَلَةٌ وكُلَّ ضَلاَلَةٍ فِي النَّارِ "Louange à ALLAH, nous Le louons et nous Lui demandons pardon, et nous cherchons refuge auprès d'ALLAH contre nous-même, et contre nos mauvaises actions. Celui qu'ALLAH quide, il ne sera point perdu, et celui qu'ALLAH égare, il ne sera point guidé. Et je témoigne que LE Seul qui mérite l'adoration est ALLAH et que Mouhammed est Son serviteur et Son messager. "Ô vous qui avez cru! Craignez ALLAH comme IL doit être craint. Et ne mourez qu'en pleine soumission." (sourate ali imran v102) "Ô vous les hommes! Craignez votre Seigneur qui vous a créés d'un seul être, et a créé de celui-ci son épouse, et qui de ces deux-là a fait répandre beaucoup d'hommes et de femmes. Craignez ALLAH au nom duquel vous vous implorez les uns les autres, et craignez de rompre les liens du sang. Certes ALLAH vous observe parfaitement." (sourate annissa v1) "Ô vous qui avez cru! Craignez ALLAH et parlez avec droiture afin qu'IL améliore vos actions et vous pardonne vos péchés. Quiconque obéit à ALLAH et à Son Messager obtient certes une grande réussite." (sourate al ahzab v70-71) Puis : La plus véridique des paroles est celle d'ALLAH, et la meilleure des voies est celle de Muhammad (صلى الله عليه وسلم), et la plus mauvaise des choses est la nouveauté, et toute nouveauté est innovation et toute innovation est égarement, et tout égarement est au feu." L’obligation d’écouter et l’interdiction de parler pendant la khoutba :Selon Abou Hourayra (رضي الله عنه), le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a dit : « Lorsque tu dis à ton compagnon, le jour du vendredi : « Ecoute », alors que l’imam est en train de faire son prêche, tu dis une mauvaise parole. » (rapporté par An-Nassa-i et Ibnou Majah) On déduit de ce hadith 2 choses : 1- qu’il est obligatoire d’écouter l’imam pendant la khoutba 2- le fait de dire à son compagnon, que l’on voit en train de parler, de se taire, cela est considéré comme une mauvaise parole pendant la khoutba (alors qu’au fond ce n’est pas une parole comportant du mal). Quand rattrape-t-on le prière du joumou’a : La prière du joumou’a est de 2 rak’at et se prie obligatoirement en groupe. Celui qui n’assiste pas à la prière en groupe parmi ceux pour qui elle n’est pas obligatoire, ou celui qui a une excuse valable, doit prier Dhohr en 4 raka’at. Quant à celui qui n’est pas de ceux pour qui la prière n’est pas obligatoire et qui n’a pas d’excuse valable, alors il doit faire at-Tawba (il ne prie ni le joumou’a ni le Dhohr). Celui qui arrive à prier une rak’at avec l’imam, il a atteint la prière de joumou’a, comme cela est dit dans le hadith de Abou Hourayra (رضي الله عنه), où le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a dit : « Celui qui a atteint une rak’at de la prière du joumou’a a atteint la prière (dans sa totalité). » (rapporté par An-Nassa-i) La prière avant et après la prière du vendredi : Avant la prière du vendredi :Selon Abou Hourayra (رضي الله عنه), le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a dit : « Celui qui se lave le jour du vendredi, puis se rend à la prière et prie ce qu’Allah lui aura destiné, ... » On déduit de ce hadith qu’il est autorisé de prier avant la prière du joumou’a autant de raka’at qu’on le peut. Cependant, le fait de faire 2 raka’at en pensant que se sont 2 raka’at sounna en relation avec la prière de joumou’a, ceci est une innovation. On peut faire autant de raka’at qu’on le veut, mais il n’y a pas de prière sounnah particulière. Après la prière du vendredi :Selon Abou Hourayra (رضي الله عنه), le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a dit : « Lorsque l’un d’entre vous a prié le joumou’a, qu’il prie après 4 (raka’at). »Et selon Ibnou ‘Oumar (رضي الله عنه) : « Le Prophète (صلى الله عليه وسلم) ne priait pas après le joumou’a jusqu’à ce qu’il parte et il priait 2 rak’at chez lui. » (rapporté par Al Boukhari et Mouslim) Donc selon les savants, soit tu pries 4 raka’at à la mosquée, soit tu pries 2 raka’at en rentrant chez toi. Les comportements à adopter le Vendredi :Selon Salman El Fârissi (رضي الله عنه), le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a dit : « Un homme qui se lave le jour du vendredi, puis se purifie autant qu’il le peut, qui peigne ses cheveux avec de l’huile, ou qui met du parfum de sa maison, et qui sort (se rend à la mosquée) sans séparer deux personnes, puis prie ce qu’Allah lui a écrit, puis écoute lorsque l’imam parle, Allah (سبحانه وتعالى) lui pardonnera alors ses péchés entre ce vendredi et le vendredi suivant. » (rapporté par Al Boukhari) Selon Abi Sa’id (رضي الله عنه), le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a dit : « Celui qui se lave le jour du vendredi, et met ses plus beaux vêtements, et se parfume s’il a du parfum en sa possession, puis se rend à la prière du vendredi sans passer au-dessus des épaules des gens, puis prie ce qu’Allah lui a écrit, puis écoute l’imam lorsqu’il sort jusqu’à ce qu’il ait terminé sa prière, ce sera alors pour lui une expiation des péchés entre ce vendredi et celui qui l’a précédé. »Selon Abou Hourayra (رضي الله عنه), le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a dit : « Le jour du vendredi il y a devant chaque porte, parmi les portes de la mosquée, des anges qui inscrivent les gens selon leurs degrés, le premier puis le suivant. Et lorsque l’imam s’assoit, les anges referment les feuilles et viennent pour écouter le rappel. El Mouhajir (c’est celui qui se rend à la prière avant les gens) est comparable à celui qui fait l’aumône d’une chamelle, puis celui qui vient après c’est comme s’il avait donné en aumône une vache, puis celui qui vient après c’est comme s’il avait donné en aumône un mouton, puis celui qui vient après c’est comme s’il avait donné en aumône une poule, puis celui qui vient après c’est comme s’il avait donné en aumône un œuf. » (rapporté par Al Boukhari et Mouslim) Il y a d’autres comportements à avoir le jour du vendredi que l’auteur n’a pas cités qui sont : l’utilisation du siwak, aller à la mosquée à pied (sans utiliser de monture) Les invocations et rappels à dire le Vendredi :1- Accentuer les prières et le salut sur le Prophète (صلى الله عليه وسلم) :La preuve est le hadith de Awss Ibn Awss (رضي الله عنه), qui dit que le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a dit : « Parmi les meilleurs de vos jours, il y a le jour de vendredi, c’est le jour où Allah a créé Adam, c’est le jour où il est mort, c’est le jour du soufflement dans la Trompe (le 2ème souffle), c’est le jour de « As-Sa’qa - الصَّعْقَةُ » (c’est le 1er souffle dans la trompe), et multipliez sur moi les prières, car vos prières me seront exposées. » Les compagnons ont dit : « Ô Messager d’Allah, comment te seront-elles exposées alors que tu seras mangé par la terre (mort) ? » Il (صلى الله عليه وسلم) répondit : « Allah a interdit à la terre de manger les corps des envoyés et prophètes. »2- La lecture de la sourate El Kahf (sourate La Caverne) : Selon Abou Sa’id El Khoudri (رضي الله عنه), le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a dit : « Celui qui lit sourate la Caverne le jour du Vendredi, Allah (سبحانه وتعالى) l’illuminera par une lumière, entre les 2 vendredis. » « le jour du Vendredi » : il débute du fajr jusqu’au maghreb. Dans une autre version authentifiée par Cheykh Al Albani (rahimahoullah) il est dit : « Celui qui lit sourate la Caverne la nuit du Vendredi, Allah (سبحانه وتعالى) lui accordera une lumière entre lui et la ka’ba. » « la nuit du Vendredi » : qui est donc le jeudi soir à partir de maghreb, jusqu’au fajr. 3- Multiplier les invocations en espérant qu’elles coïncident avec l’heure d’exaucement :Selon Jâbir (رضي الله عنه), le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a dit : « Il y a dans le jour du vendredi 12h. Il n’y pas de serviteur musulman qui demande à Allah durant une de ces heures sans qu’Allah ne lui donne ce qu’il a demandé. Et rechercher-la (cette heure) durant la dernière heure après la prière de ‘Asr. » La prière du joumou’a dans la grande mosquée : Selon ‘Aïcha (رضي الله عنها) : « Les gens, au temps du Prophète (صلى الله عليه وسلم), le jour du vendredi, venaient de chez eux par groupe, et ils venaient de « al ‘awâli - العَوَالِي » » « al ‘awâli - العَوَالِي » : ce sont des contrées à l’extérieur de Médine, dont la plus proche est à environ 6 km. Cela veut dire que ces gens étaient éloignés de Médine, mais ils venaient quand même assister à la prière du vendredi dans la mosquée du Prophète (صلى الله عليه وسلم). Selon Az-Zouhri (رضي الله عنه) : « Les gens de Dhoul Houlayfa priaient le joumou’a avec le Prophète (صلى الله عليه وسلم), alors qu’ils sont éloignés de Médine de 6 « amyal - أَمْيَال » (environ 10 km). »Et selon ‘Atâ (رضي الله عنه) : « Les gens de Mina assistaient à la prière du vendredi à Mekka. »Donc ce qui est connu c’est que les gens, le jour du vendredi, se rassemblaient dans une seule mosquée, celle du Prophète (صلى الله عليه وسلم). La prière du joumou’a doit donc se faire dans la grande mosquée de la ville, sauf dans des cas particuliers, comme par exemple dans une grande ville où la mosquée ne peut pas contenir tout le monde. Et El Hafidh Ibnou Hajar a dit dans son livre « At-Talkhiss - التَّلْخِيص » : « Il n’a pas été rapporté que le Prophète (صلى الله عليه وسلم) ait autorisé à quiconque de faire la prière du vendredi dans quelconque mosquée de Médine, ni dans les contrées avoisinantes. » Lorsque le Vendredi coïncide avec l’un des deux jours de fêtes :Lorsque le Vendredi coïncide avec l’un des deux jours de fêtes, la prière du vendredi n’est pas obligatoire pour celui qui a prié la prière de l’Aïd. La preuve est le hadith de Zayd Ibnou Arqam (رضي الله عنه) qui dit : « Le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a prié la prière de l’Aïd, puis a autorisé à ne pas assister à la prière du vendredi. Il a dit : « Celui qui veut prier, qu’il prie. » »Il est préférable à l’imam de faire la prière du vendredi pour qu’y assistent ceux qui le veulent, ou ceux qui n’ont pas prié la prière de l’Aïd. Car la condition pour ne pas prier joumou’a c’est d’avoir prié el ‘Id. Selon Abou Hourayra (رضي الله عنه), le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a dit : « Il a été réuni dans ce jour deux fêtes. Pour celui qui le désire, la prière de l’Aïd l’exempte de la prière du vendredi. Quant à nous, nous prierons le joumou’a. » (rapporté par Abou Dawoud et Ibnou Majah)
Dernière édition par Oum Mouqbil le Ven 5 Nov 2010 - 15:03, édité 1 fois | |
| | | Oum Mouqbil Gérante
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| Sujet: Re: EL-WADJÎZ FI FIQHI = le livre de la prière Dim 31 Oct 2010 - 22:26 | |
| Cours n°29
Chapitre de la prière des deux fêtes - Son heure - Sa description - Le discours des deux fêtes - Les actes et paroles recommandés le jour des deux fêtes Chapitre de la prière des deux fêtes (صَلَاةُ العِيدَيْنِ) :En Islam, il y a 3 fêtes :1- ‘Idoul Fitr (عيد الفطر): Le 1er de Chawwal, cette fête clôture le jeûne de Ramadhan. 2- ‘Id al ‘Adha (عيد الأضحى) : Le 10 de Dhoul Hijja, c’est le jour qui suit ‘Arafat. 3- Le jour du vendredi : c’est une fête hebdomadaire. Ces fêtes ont lieu avant ou pendant un acte religieux. Le musulman célèbre donc ces fêtes en adorant Allah (سبحانه وتعالى), en priant, en L’invoquant et en montrant sa joie. Le jugement des prières des 2 fêtes :Les prières des 2 fêtes sont obligatoires pour les hommes et pour les femmes, car le Prophète (صلى الله عليه وسلم) ne les a jamais délaissées et a ordonné que l’on s’y rende. Il y a pourtant à ce sujet 3 avis des savants :1- Ces prières sont Fard kifaya (فرض كفاية), c’est-à-dire obligatoires pour une partie des musulmans uniquement.La preuve de ceux qui ont cet avis est que la prière de l’’Id est un acte qui permet de montrer et proclamer l’Islam, comme par exemple l’adhan. Ainsi tout acte qui proclame l’Islam et le proclame au grand jour, n’est pas un acte obligatoire pour tous les musulmans. 2- Elles sont Fard 'ayn (فرض عين), c'est-à-dire obligatoires pour tous les musulmans. C’est l’avis le plus sûr, car le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a ordonné même aux femmes qui avaient pour habitude de ne pas sortir de chez elle, ou à celles qui avaient leurs menstrues, de sortir et de se rendre à l’endroit du rassemblement. 3- Ces prières sont une sounnah fortement recommandée. La preuve est le hadith où le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a dit à un bédouin qu’il y avait 5 prières obligatoires à accomplir et quand ce dernier lui a demandé s’il avait d’autres prières obligatoires à accomplir, le Prophète (صلى الله عليه وسلم) lui a répondu : « Non, sauf si tu veux en faire des surérogatoires. »Nous avons déjà vu comment répondre à cette ambiguité, nous avions dit que le Prophète (صلى الله عليه وسلم) parlait des prières obligatoires à faire dans une journée, mais que cela ne voulait pas dire qu’il n’y a pas d’autres prières qui soient obligatoires selon les situations. La preuve que les prières de l’’Id sont obligatoires est le hadith d’Oum ‘Atiya (رضي الله عنها) qui dit : « On nous a ordonné de sortir, que ce soient les femmes pubères non mariées et les femmes qui avaient pour habitude de rester chez elle. »Selon Hafsa Bint Sîrîn (رضي الله عنها) : « Nous interdisions aux filles de sortir le jour de l’’Id. Et une femme est venue dans le palais de Bani Khalaf (c’est un lieu qui se trouve en Iraq). Je suis partie la voir. Cette femme m’a informée que le mari de sa sœur avait combattu avec le Prophète (صلى الله عليه وسلم) au cours de 12 batailles. Et sa sœur était avec lui (son mari) dans 6 batailles, et elle a dit : « Nous nous occupions des malades et nous soignions les blessés. » Et elle a demandé au Prophète (صلى الله عليه وسلم) : « Ô Envoyé d’Allah, est-ce qu’il y a un mal pour l’une d’entre nous qui n’a pas d’habit à mettre pour sortir, de rester chez elle (le jour de l’’Id) ? » Le Prophète (صلى الله عليه وسلم) lui a dit : « Que sa sœur lui donne des vêtements à porter afin qu’elles assistent au bien et aux invocations des croyants. » Autrement dit le Prophète (صلى الله عليه وسلم) n’a pas autorisé cette femme à rester chez elle le jour de l’’Id. Il y a aussi une autre preuve qui vient renforcer l’obligation de la prière de l’’Id, c’est lorsque celle-ci coïncide avec le jour du vendredi. En effet, nous avions vu que dans ce cas la prière du vendredi n’est pas obligatoire pour celui qui a effectué la prière de l’’Id. Or, un acte surérogatoire ne peut pas annuler un acte obligatoire. Seul un acte obligatoire peut annuler un autre acte obligatoire, et la prière du vendredi est obligatoire. L’heure de la prière de l’’Id :Selon Yazid Ibnou Khoumayr Ar-Rahabi (رضي الله عنه) : « ‘Abdoullah Ibnou Bousr (رضي الله عنه), un des compagnons du Prophète (صلى الله عليه وسلم) est sorti avec les gens un jour de l’’Id el Fitr ou de l’’Id al Adha, et il a critiqué le retard de l’imam en disant : « Au temps du Prophète (صلى الله عليه وسلم) nous avions déjà fini la prière de l’’Id à cette heure-ci. Et ceci au moment du tasbih. » (rapporté par Abou Dawoud et Ibnou Majah) « au moment du tasbih » : C’est le moment où il est autorisé de faire la prière « as-soubha - السبحة », et « as-soubha- السبحة » c’est un des noms des prières surérogatoires. Donc cela signifie qu’il est préférable de faire la prière de ‘Id au moment où le soleil s’est levé et élevé dans le ciel. Et le Prophète (صلى الله عليه وسلم) la faisait au début de cette heure. Sortir vers le Moussalla : La prière de l’’Id doit se faire dans une moussalla ( مُصَلَّى), qui est un terrain vague. Cependant, en cas de nécessité ou de force majeure, il est permis de prier dans la mosquée, comme par exemple lorsqu’il y a une forte pluie ou un grand froid. De même, il y a une exception pour la mosquée de Mekka, car c’est une mosquée qui est vraiment immense et qui n’est entourée que de montagnes. Donc l’endroit le plus vaste à Mekka pour y rassembler le plus de gens est la mosquée. Pas d’adhan ni d’iqama pour la prière de l’’id : Selon Ibnou ‘Abbas et Jâbir Ibnou ‘Abdillah (رضي الله عنهما) : « Il n’y avait pas d’adhan le jour de la fête du Fitr et le jour du sacrifice. »Et selon Jâbir (رضي الله عنه) : « Il n’y a pas d’adhan pour la prière le jour de l’’Id el Fitr, ni au moment où l’imam sort, ni au moment où il est sorti, il n’y a pas d’iqama, il n’y a pas d’appel (comme la prière de l’éclipse), ni rien, il n’y a pas d’appel ni d’iqama ce jour-là. » (rapporté par Mouslim) La description de la prière de l’’Id :Nombre de raka’at et de takbir dans cette prière :La prière de l’’Id se compose de 2 rak’at, et 12 takbir : - 7 takbir dans la 1ère rak’at : après le takbiratoul ihrâm et avant la lecture du Coran. - 5 takbir dans la 2ème rak’at : avant la lecture du Coran. ‘Amr Ibnou Chou’ayb dit, selon son père, selon son grand-père, que : « Le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a fait le takbir lors de la prière des deux fêtes, 7 fois dans la 1ère rak’at et 5 fois dans la dernière. » (rapporté par Ibnou Majah) Et selon ‘Aïcha (رضي الله عنها) : « Le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a fait le takbir lors de la prière des deux fêtes, 7 et 5, sans compter les 2 takbir avant le roukou'. » (rapporté par Ibnou Majah et Abou Dawoud) Il y a une autre sounnah qui est peu connue qui est que le Prophète (صلى الله عليه وسلم) faisait 4 takbir dans la 1ère rak’at et 4 dans la 2ème. La lecture pendant cette prière :Selon An-Nou’man Ibn Bachir (رضي الله عنه), qui dit : « Le Prophète (صلى الله عليه وسلم) lisait dans la prière des deux fêtes et pendant la prière du vendredi, « sabbihi sma rabbika-l a’la » ﴾سَبِّحِ ٱسۡمَ رَبِّكَ ٱلۡأَعۡلَى﴿ [Sourate Al-A'la] dans la 1ère rak’at et « hal atâka hadîthou-l ghâchiya » ﴾هَلۡ أَتَٮٰكَ حَدِيثُ ٱلۡغَـٰشِيَةِ﴿ [Sourate Al-Ghâchiya] dans la 2ème rak’at. » (rapporté par Abou Dawoud et Mouslim). Et selon ‘Oubaydillah Ibnou ‘Abdillah (رضي الله عنه) : « ‘Oumar est sorti le jour de l’’Id et a fait demandé à Abi Waqid Al-Laythi cette question : « Qu’est-ce que le Prophète (صلى الله عليه وسلم) lisait pendant ce jour ? » Il a répondu : « Le Prophète (صلى الله عليه وسلم) lisait sourate Qaf et sourate iqtarabat (qui est la sourate Al Qamar). » » Le discours après la prière des deux fêtes :Selon ‘Abdallah Ibnou ‘Abbas (رضي الله عنهما), il dit : « J’ai assisté à la prière de la fête avec le Prophète (صلى الله عليه وسلم), avec Abou Bakr, avec ‘Oumar, avec ‘Othmen, et tous priaient avant le discours. » (rapporté par Al Boukhari et Mouslim) La prière avant et après la prière des 2 fêtes :Selon ‘Abdallah Ibnou ‘Abbas (رضي الله عنهما) : « Le Prophète (صلى الله عليه وسلم) a prié le jour de l’’Id el Fitr, 2 rak’at, et il n’a prié ni avant ni après. » (rapporté par Al Boukhari et Mouslim) On déduit de ce hadith que l’imam n’a pas de prière surérogatoire à faire avant ou après la prière de l’’Id, mais il n’y a rien qui interdit aux fidèles de prier en attendant l’arrivée de l’imam. Les actes et paroles recommandés le jour des deux fêtes1- Le lavage : ‘Ali (رضي الله عنه) a été questionné concernant le ghousl (le lavage), il a dit : « Le jour du vendredi, le jour de ‘Arafa, le jour d’el Fitr et le jour d’el Adha. » (jugé bon par Al Albani) Il n’y a pas de hadith authentique du Prophète (صلى الله عليه وسلم) qui nous prouve que le lavage le jour de l’’Id est légiféré. 2- Mettre ses plus beaux vêtements : Selon Ibnou ‘Abbas (رضي الله عنهما) : « Le Prophète (صلى الله عليه وسلم) portait le jour de l’’Id un manteau à rayures rouges. »3- Manger avant de sortir le jour de l’’Id el Fitr :Selon Anas (رضي الله عنه) : « Le Prophète (صلى الله عليه وسلم) ne sortait pas le jour d’’Id el Fitr jusqu’à ce qu’il ait mangé des dattes. » (rapporté par Al Boukhari et At-Tirmidhi) 4- Retarder le fait de manger le jour de l’’Id el Adha jusqu’à manger de la bête sacrifiée :Selon Abou Bourayda (رضي الله عنه) : « Le Prophète (صلى الله عليه و سلم) ne sortait le jour d’’Id el Fitr jusqu’à avoir mangé, et il ne mangeait pas le jour du sacrifice jusqu’à avoir égorgé. » (rapporté par At-Tirmidhi) 5- Changer de chemin :Selon Jâbir (رضي الله عنه) : « Le Prophète (صلى الله عليه وسلم), le jour de l’’Id, changeait de chemin. » (rapporté par Al Boukhari) Cela signifie que le chemin du retour était différent que le chemin de l’aller. Et selon Abou Hourayra (رضي الله عنه), il dit que : « Lorsque le Prophète (صلى الله عليه وسلم) sortait le jour des deux fêtes, il revenait par un autre chemin. »6- Multiplier le Takbir : Pour le jour d'el Fitr Allah ta’ala dit : « Afin que vous complétiez le nombre, et que vous proclamiez la grandeur d’Allah pour vous avoir guidés, afin que vous soyez reconnaissant. » (sourate Al Baqara, v. 185) ﴾وَلِتُڪۡمِلُواْ ٱلۡعِدَّةَ وَلِتُڪَبِّرُواْ ٱللَّهَ عَلَىٰ مَا هَدَٮٰكُمۡ وَلَعَلَّڪُمۡ تَشۡكُرُونَ﴿ « complétiez le nombre - لِتُڪۡمِلُواْ ٱلۡعِدَّةَ » : c’est-à-dire le nombre de jours de jeûne. Ce verset est donc une preuve qu’il faut multiplier le Takbir le jour d’el Fitr. Et concernant le jour d’el Adha, Allah ta’ala a dit : « Et rappelez-vous Allah pendant des jours bien définis. » (sourate Al Baqara, v. 203) ﴾وَٱذۡكُرُواْ ٱللَّهَ فِىٓ أَيَّامٍ۬ مَّعۡدُودَٲتٍ۬ۚ﴿ « des jours bien définis - فِىٓ أَيَّامٍ۬ مَّعۡدُودَٲتٍ۬ۚ » : Il s’agit du jour de l’’Id ainsi que des jours de Tachriq ( أَيَّامُ التَّشْرِيقِ). Et les jours de Tachriq sont les 3 jours qui suivent le jour de l’’Id el Adha. Et Il (ta’ala) a dit : « Ainsi vous les a-t-Il assujettis afin que vous proclamiez la grandeur d’Allah, pour vous avoir mis sur le droit chemin. » (sourate Al Hajj, v. 37) ﴾كَذَٲلِكَ سَخَّرَهَا لَكُمۡ لِتُكَبِّرُواْ ٱللَّهَ عَلَىٰ مَا هَدَٮٰكُمۡۗ﴿ « les a-t-Il assujettis - سَخَّرَهَا » : « les » fait référence aux bêtes comme on peut le constater en lisant le verset précédent qui est : « Nous vous avons désigné les chameaux (et les vaches) bien portants pour certains rites établis par Allah. Il y a en eux pour vous un bien. Prononcez donc sur eux le nom d’Allah, quand ils ont eu la patte attachée, [prêts à être immolés]. Puis, lorsqu’ils gisent sur le flanc, mangez-en, et nourrissez-en le besogneux discret et le mendiant. Ainsi Nous vous les avons assujettis afin que vous soyez reconnaissants. (36) Ni leurs chairs ni leurs sangs n’atteindront Allah, mais ce qui L’atteint de votre part c’est la piété. Ainsi vous les a-t-Il assujettis afin que vous proclamiez la grandeur d’Allah, pour vous avoir mis sur le droit chemin. Et annonce la bonne nouvelle aux bienfaisants. (37) »﴾وَٱلۡبُدۡنَ جَعَلۡنَـٰهَا لَكُم مِّن شَعَـٰٓٮِٕرِ ٱللَّهِ لَكُمۡ فِيہَا خَيۡرٌ۬ۖ فَٱذۡكُرُواْ ٱسۡمَ ٱللَّهِ عَلَيۡہَا صَوَآفَّۖ فَإِذَا وَجَبَتۡ جُنُوبُہَا فَكُلُواْ مِنۡہَا وَأَطۡعِمُواْ ٱلۡقَانِعَ وَٱلۡمُعۡتَرَّۚ كَذَٲلِكَ سَخَّرۡنَـٰهَا لَكُمۡ لَعَلَّكُمۡ تَشۡكُرُونَ (٣٦) لَن يَنَالَ ٱللَّهَ لُحُومُهَا وَلَا دِمَآؤُهَا وَلَـٰكِن يَنَالُهُ ٱلتَّقۡوَىٰ مِنكُمۡۚ كَذَٲلِكَ سَخَّرَهَا لَكُمۡ لِتُكَبِّرُواْ ٱللَّهَ عَلَىٰ مَا هَدَٮٰكُمۡۗ وَبَشِّرِ ٱلۡمُحۡسِنِينَ (٣٧﴿ A partir de quand la personne doit-elle commencer à faire le takbir ? Le jour de l’’Id el fitr L’heure du takbir commence au moment de sortir jusqu’à la prière. Ibnou Abi Chayba a dit : « Yazid Ibnou Haroun, rapporte selon Ibnou Abi Dhi°b, selon Az-Zouhri : « Le Prophète (صلى الله عليه وسلم) sortait le jour d’el Fitr en faisant le takbir jusqu’à arriver au Moussalla, et jusqu’à ce qu’il termine la prière, et lorsqu’il terminait la prière, il arrêtait le takbir. » »Cheykh Al Albani a dit : « Ce hadith est authentique mais il est « moursal - مُرْسَلٌ » (C’est un hadith dont il manque la dernière personne avant le Prophète (صلى الله عليه وسلم) dans la chaîne de transmission, donc il devient Da’if). Un autre hadith, qui est authentique vient appuyer ce hadith, c’est le hadith de ‘Abdullah Ibnou ‘Oumar (رضي الله عنهما), qui dit : « Le Prophète (صلى الله عليه وسلم) sortait le jour des 2 fêtes avec Al Fadl Ibnou ‘Abbas, ‘Abdullah Ibnou ‘Abbas, ‘Ali, Jaf’ar, Al Hassan, Al Houssain, Oussama Ibnou Zayd, Zayd Ibnou Haritha, Aymen Ibnou Oum Aymen (رضي الله عنهم) et il élevait sa voix en disant le Tahlil (le fait de dire « La ilaha illa llah ») et le Takbir (le fait de dire « Allahou akbar »). Il passait par un chemin appelé El Hadha-in, jusqu’à arriver au Moussalla. Et lorsqu’il terminait sa prière, il retournait par le chemin El Hadha-in jusqu’à arriver chez lui. » Le jour de l’’Id el Adha L’heure du takbir commence de l’heure de Sobh le jour de ‘Arafa, jusqu’à l’heure d’el ‘Asr du dernier jour de TachriqComme cela a été rapporté de façon authentique par ‘Ali, ‘Abdallah Ibnou ‘Abbas, et Ibnou Mas’oud (رضي الله عنهم). Donc il est possible de faire le Takbir à partir du jour de ‘Arafa qui est le 9ème jour de Dhoul Hijja, donc la veille de l’’Id, puis le jour de l’’Id, puis les 3 jours de Tachriq. Ce qui fait en tout 5 jours.
Dernière édition par Oum Mouqbil le Ven 5 Nov 2010 - 15:05, édité 1 fois | |
| | | Oum Mouqbil Gérante
Nombre de messages : 9268 Date d'inscription : 21/07/2007
| Sujet: Re: EL-WADJÎZ FI FIQHI = le livre de la prière Lun 1 Nov 2010 - 16:01 | |
| Cours n°30
Chapitre de la prière de la peur (صَلَاةُ الخَوْفِ) Les savants disent « el Khawf - الخَوْف » (la peur) c’est le contraire de la sécurité. La prière de la peur se fait en cas de guerre, mais pas seulement. Elle peut se faire dès l’instant où la personne ressent de la peur, elle peut être poursuivie par quelqu’un qui lui veut du mal, elle peut fuir une inondation, etc … Allah (سبحانه وتعالى) a dit : « Et lorsque tu (Muḥammad) te trouves parmi eux, et que tu les diriges dans la Ṣalāt, qu’un groupe d’entre eux se mette debout en ta compagnie, en gardant leurs armes. Puis lorsqu’ils ont terminé la prosternation, qu’ils passent derrière vous et que vienne l’autre groupe, ceux qui n’ont pas encore célébré la Ṣalāt. A ceux-ci alors d’accomplir la Ṣalāt avec toi, prenant leurs précautions et leurs armes... » (sourate An-Nissa, v.102) وَإِذَا كُنتَ فِيہِمۡ فَأَقَمۡتَ لَهُمُ ٱلصَّلَوٰةَ فَلۡتَقُمۡ طَآٮِٕفَةٌ۬ مِّنۡہُم مَّعَكَ وَلۡيَأۡخُذُوٓاْ أَسۡلِحَتَہُمۡ فَإِذَا سَجَدُواْ فَلۡيَكُونُواْ مِن وَرَآٮِٕڪُمۡ وَلۡتَأۡتِ طَآٮِٕفَةٌ أُخۡرَىٰ لَمۡ يُصَلُّواْ فَلۡيُصَلُّواْ مَعَكَ وَلۡيَأۡخُذُواْ حِذۡرَهُمۡ وَأَسۡلِحَتَہُمۡۗ Ceci est la mention faite par Allah de la prière de la peur dans le Coran. Mais il faut savoir qu’il y a à peu près 15 versions différentes de la description de la prière de la peur, dont 6 ou 7 d’entre elles sont authentiques. Description de la prière de la peur : Al Khatâbi a dit : « La prière de la peur est de différentes sortes, le Prophète (صلى الله عليه وسلم) l’a priée dans des jours différents et de façons différentes suivant la situation. Et à chaque fois le Prophète (صلى الله عليه وسلم) faisait cette prière pour que cela coïncide le mieux avec l'esprit de la prière et avec l'esprit de sécurité et de garde. Elles sont certes différentes dans leur façon d'être accomplies, mais elles se rejoignent dans leur sens. »L’auteur cite 3 hadith du Prophète (صلى الله عليه وسلم), donc 3 descriptions différentes. Cependant, Ibnou-l Qayyim, dans son livre « Zadu-l ma'ad fi hadi khayri-l 'ibad » ( زاد المعاد في هدي خير العباد), donne les différentes descriptions de la prière de la peur du Prophète (صلى الله عليه وسلم), dont les 3 descriptions citées par l’auteur font partie. Parmi la sounna du Prophète (صلى الله عليه وسلم) pendant la prière, c’est qu’Allah a autorisé de réduire le nombre des raka’at : - lorsque l’état de peur est réuni avec l’état de voyage. - lorsqu’il y a un voyage sans état de peur. - lorsqu’il y a un état de peur sans voyage. Ainsi la prière de la peur n’est autre que les prières obligatoires quotidiennes raccourcies. Il s’agit donc de salat ad-Dhohr, el ‘Asr, et el ‘Icha. Concernant la prière de Maghreb, les savants ont dit que cette prière ne se raccourcit pas. Il y a une divergence des savants quant à la faire avec 1 rak’a puis 2, ou bien 2 raka’at puis 1. Il n’y a pas de hadith bien précis concernant cela, donc les savants disent que la personne a le choix. 1ère description : Lorsque l’ennemi se trouve entre l’imam et la Qibla. Tous les musulmans se placent derrière l’Imam qui fait le takbir et tous le font avec lui, puis il fait l’inclinaison et tous le font avec lui, puis il se relève de l’inclinaison et tous le font avec lui, puis il se prosterne et seul le 1er rang le fait avec lui, le 2ème rang restant debout (pour protéger les musulmans), puis il fait la 2ème prosternation et lorsqu’il se relève, le 2ème rang commence ses 2 prosternations pendant que l’imam récite. Ensuite, le 1er rang va prendre la place du 2ème et vice versa, afin que la prière soit la plus juste possible. Puis la 2ème rak’a se fait de la même façon que la 1ère. Ensuite, l'imam fait le tachahhoud et le taslim et tout le monde finit en même temps. 2ème description : Lorsque l’ennemi ne se trouve pas entre l’imam et la Qibla. Il y a 2 groupes. Le 1er prie avec l’imam la 1ère rak’a pendant que l’autre fait face à l’ennemi. A la fin de la 1ère rak’a, le 1er groupe part faire face à l’ennemi, sans faire de taslim (cela veut dire qu’il est toujours en prière), et le second prend sa place, fait le takbir pour la 2ème rak’a de l’imam. Puis l’imam fait le tachahhoud et le taslim, mais le 2ème groupe se relève pour la 2ème rak’a. Chacun finit sa prière tout seul car il n’y a plus d’imam. Puis le 1er groupe revient pour finir sa prière. 3ème description : Lorsque l’ennemi ne se trouve pas entre l’imam et la Qibla.Comme dans la 2ème description, il y a 2 groupes, le 1er priant avec l’imam et le 2ème faisant face à l’ennemi. A la fin de la 1ère rak’a, le 1er groupe termine sa prière avec la 2ème rak’a chacun séparément pendant que l’imam est debout et attend. Puis le 2ème groupe vient à la place du 1er, entre dans la prière avec le takbir et prie avec l’imam (qui lui fait sa 2e rak'a). Puis l’imam fait le tachahhoud, et à ce moment-là, le 2ème groupe se lève pour faire sa 2ème rak’a chacun tout seul. L’imam quant à lui attend en position assise que le groupe arrive au tachahhoud, puis ils finissent leur prière ensemble par le taslim. 4ème description :Toujours avec 2 groupes. L’imam prie 2 raka’at avec le 1er groupe, puis il se lève pour la 3ème rak’a (sans faire de tachahhoud) pendant que le 1er groupe fait le tachahhoud et finit sa prière. Puis le 2ème groupe prend la place du 1er, et prie 2 raka’at qui sont : les 2 premières raka’at pour le groupe et les 3ème et 4ème pour l’imam. Et ils finissent leur prière ensemble. L’imam a donc prié 4 raka’at et les fidèles 2 raka’at. 5ème description :C’est exactement la même que la 4ème, sauf que l’imam fait 2 prières bien précises. Il fait 2 raka’at avec le 1er groupe et termine avec le tachahhoud et le taslim. Puis Il fait encore 2 raka’at avec le 2ème groupe et termine avec le tachahhoud et le taslim. 6ème description :L’imam fait la 1ère rak’a avec un 1er groupe. Puis l’imam se lève pour la 2ème rak’a, tandis que le groupe reste assis et finit sa prière. Il a donc prié un seule rak’a. Puis vient le 2ème groupe qui suit l’imam dans sa 2ème rak’a, et ils finissent leur prière ensemble. L’imam a donc prié 2 raka’at et les fidèles 1 seule rak’a. 7ème description :Selon le hadith du Prophète (صلى الله عليه وسلم) qui dit : « Si la peur est trop grande, alors c’est soit en marchant soit sur une monture. »Ainsi il est possible de prier dans l’état dans lequel la personne se trouve et comme elle le peut. Les savants disent que lorsque la peur est trop intense et que le combat est trop important, il est permis de retarder la prière, car la personne n’est pas en état, elle n’a pas le tête ni le cœur à la prière. Et cela est arrivé au Prophète (صلى الله عليه وسلم) lors de la bataille de la Tranchée, lorsqu’il a prié les prières de Dhohr, ‘Asr, Maghreb et l’Icha alors que la nuit était déjà tombée. D’autres savants ont dit qu’il n’est pas permis de retarder la prière et que la personne doit prier tout en combattant, en faisant des mouvements de la tête (pour l’inclinaison et la prosternation). Ou bien si elle ne peut pas faire cela qu’elle fasse le Takbir, le Tahmid, le Tasbih, et le Tahlil. La particularité de cette prière :La particularité est qu’il y a des choses qui diffèrent de la prière habituelle, comme par exemple : - La 2ème rak’a est plus longue que la 1ère compte tenu du fait que l’imam attend le changement du groupe qui prie derrière lui, et contrairement aux autres prières où généralement la 1ère rak’a est toujours plus longue que la seconde. - lorsque le 1er groupe part faire face à l’ennemi, il lui est permis de faire des mouvements, même s’ils sont nombreux, ainsi que de parler, alors qu’il est encore en état de prière. | |
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