Divorce prononcé sous la colère
Al Ifta'
Question : J'ai établi un contrat de mariage avec ma cousine, il y a deux ans. J'étais tellement en colère contre un ami que j'ai dit, à la lettre : « Certes ma femme est répudiée si je lui parle encore », une seule fois, sans m'en rendre compte. Je n'avais pas déterminé de période pour cette rupture et je ne sais pas de combien de divorces il était question. Il n'y avait aucun témoin, ce jour là. Cependant, il est arrivé une chose inattendue, un an plus tard, je lui ai parlé, et je me suis assis avec lui. Je lui parle depuis huit mois, jusqu'aujourd'hui. Qu'en pensez-vous ? Je précise que je n'ai pas encore consommé le mariage avec ma femme, mais nous sommes restés seuls ensemble plusieurs fois, sans avoir eu de rapports intimes.
Je vous prie de me donner une solution à cette situation, surtout que mon père me hâte à consommer le mariage, sans savoir ce qui s'était passé .
Réponse :Si la situation est telle que l'auteur de la question l'a indiqué, qu'il était hors de lui-même lorsqu'il avait prononcé le divorce, cette situation s'oppose à l'origine, qui est le fait d'être conscient qui constitue l'une des caractéristiques innées pour lesquelles la règle de base est celle de l'existence. Ainsi, on ne renonce à ce principe qu'en la présence d'une raison sur laquelle on peut se fonder. Et vu qu'il a affirmé qu'il n'y avait aucun témoin lorsqu'il a prononcé le divorce, le divorce est considéré comme effectif.
Quant à ses prétentions qu'il ne savait pas combien il avait prononcé de répudiations, cela signifie qu'il avoue avoir prononcé le divorce, alors qu'il doute du nombre des répudiations, on tient alors compte de ce qu'il a attesté, qui veut dire une seule répudiation et les autres répudiations restent douteuses.
Donc, étant donné que ce divorce oscille entre la certitude et le doute, on prend en compte ce qui s'avère exact, à savoir la prononciation d'une seule répudiation, en écartant ce qui est sujet aux doutes, parce que les jugements ne s'établissent jamais sur les doutes. Comme il a dit : « Certes ma femme est répudiée si je lui parle encore » sans déterminer de période pour cette rupture, et vu qu'il avait repris contact avec son ami, et qu'il s’était réuni avec lui depuis huit mois, le divorce sera effectif et sera compté pour une seule répudiation, parce qu’il a repris contact avec lui depuis huit mois et jusqu’aujourd’hui, sachant qu’il n’a eu aucun rapport intime avec sa femme depuis la conclusion du contrat de mariage, mais qu'il est resté seul à seul avec elle, il lui est permis de la reprendre avec un nouveau contrat de mariage selon les conditions avec une nouvelle dot et sous le consentement de la mariée.
Qu'Allah vous accorde la réussite et que les prières et le salut soient sur notre Prophète Mohammad, ainsi que sur sa famille et ses compagnons.
Source :
http://www.alifta.com/Fatawa/FatawaChapters.aspx?languagename=fr&View=Page&PageID=7520&PageNo=1&BookID=9 Fatwa n°778 du Comité Permanent des Recherches Scientifiques et de la Délivrance des Fatwas (Al-Iftâ') :
`Abd-Allah ibn Soulaymân ibn Manî` (membre)
`Abd-Allah ibn `Abd-Ar-Rahmân ibn Ghoudayân (membre)
`Abd-Ar-Razâq `Affifî (vice-président)[/quote]